Les Enseignements

École Régionale ALI – Antilles

Année 2023 – 2024

Qu’est-ce que la pratique clinique se référant à la théorie

psychanalytique peut nous apprendre à propos de la violence aux

Antilles?

Responsable : Victor Lina. Tél. :0696.97.09.85 – v.lina@wanadoo.fr Bimestriel, le 2ème samedi du mois de 14h à 15h30.
À partir du 9 septembre 2023
En Visio.

Prenant appui sur des références offertes par la théorie psychanalytique de Freud à Lacan, offertes par le truchement de la littérature notamment antillaise, le projet d’étude viserait à considérer la notion de violence en partant de situations cliniques rencontrées, en partant aussi de situations rencontrées dans la confrontation aux réalités sociales parfois quotidiennes.

Du féminin en question

Responsable : Maria Briand-Monplaisir. Tél : 0696.75.05.50 maria.briandmonplaisir@gmail.com
Le premier le Lundi 18 Septembre 2023 à 19h30.
Puis mensuel, le 1er et 3ème lundi du mois, à partir du 2 octobre 2023. En Visio.
(2 et 23/10 /2023 ; 6 et 20/11/2023 ; 4 et 18/12/2023 ; 22/01/2024 ; 5 et 19/02/2024 et possiblement d’autres dates pourront être rajoutées, selon l’avancée des travaux, avant le 17 février 2024.).

Une journée aura lieu sur ce thème le 17 février 2024 en Martinique

Freud est resté devant un continent noir concernant l’énigme du féminin. Lacan, lui, met l’accent sur l’expérience de la perte expérimentée par le sujet à partir de son entrée dans le langage et la parole, manque à être fondateur du sujet, ce pas-tout phallique distinct du tout phallique de Freud. C’est un trou, (S de A barré) , trou foré par le symbolique

En contre point de la dialectique phallique de l’être et de l’avoir, Lacan souligne, selon M. Pesenti, « comment confrontée à ce qui est forclos dans l’inconscient, la femme se retrouve dans une profonde étrangeté de son être. Étrangère à elle- même, elle se retrouve exclue de la nature des mots qui déterminent la logique phallique, étrangeté qui amène Lacan à formuler l’hypothèse d’une autre jouissance, une jouissance supplémentaire (…). [Elles se trouvent] confrontées à cette tension qui d’une part les voue aux enjeux de la jouissance phallique, et d’autre part les en retranche, aux prises qu’elles sont avec cette obscure jouissance hors langage. Il leur faut trouver un moyen d’inventer une solution à cette défaillance symbolique…»

A l’écoute de nos patients et des propos sur la scène du social, nous tenterons de repérer comment cette dimension est à l’œuvre pour eux.

« L ́envers de la psychanalyse », Préparation au Séminaire d’été

Responsable : Marie-Nadiège Yerro . Tél. : 0696.40.73.15

Mensuel, nous vous informons d’un changement de programmation concernant ce séminaire, il n’aura plus lieu les 4ème lundi du mois, mais se tiendra chaque deuxième jeudi du mois  de 18h à 19h30. En Visio.

Prendre la psychanalyse à l’envers, tel est le fil de travail que propose J. Lacan dès la leçon 1 du séminaire XVII de 1969-1970.
Pourquoi cette démarche ? Il l s’agit pour lui d’une reprise du projet freudien par l’envers, pour faire entendre que « les sujets sont déterminés par le déplacement du signifiant dans leurs actes et dans leur destin sans égard pour leur sexe ou pour ce que l’on appelle communément leur psychologie » (Darmon in essais sur la topologie lacanienne)

C’est dans ce séminaire que sont articulés pout la première fois les discours du maitre, universitaire, hystérique et de l’analyste avec la circulation sur la matrice du discours du maître, des 4 termes que sont S1, le signifiant maître ; S2, le savoir ; $ le sujet et a le plus de jouir pour occuper les places que nommées : la vérité, l’agent, l’autre et la production.

Que nous enseignent ces 4 discours dans notre lien social aux Antilles françaises ? La mise au travail de ce séminaire sera une amorce d’approche à cette question en agitation dans notre modernité.

les enseignements se dérouleront aux dates suivantes :
  •  9/11/ et 14/12/2023
  • 11/01/2024 ; 08/02/2024 ; 14/03/ 2024 ; 11/04/ 2024
  • 09/05/ 2024 (ascension), à confirmer ; 13/06/ 2024

 

Le discours comme effet du lien social

Responsable : Roberte Copol Dobat. Tél. : 0696.83.48.33 inscription : discourseffetduliensocial@gmail.com

Mensuel, nous vous informons d’un changement de programmation concernant ce séminaire, il n’aura pas lieu le 3ème jeudi du mois, mais se tiendra le 4ème samedi du mois à partir du 25 novembre 2023. En Visio.

Dates des séances : 2023 -2024 : 25 nov – 23 déc – 27 janv – 24 fev  – 23 mars – 27 avril – 25 mai – 22 juin

Où ça parle il y a nécessairement un signifiant primordial refoulé. Le sujet ne saurait le signifier que par un trou selon un espace borné, celui du refoulement premier et un espace ouvert où tous les signifiants qui lui sont prêtés prennent la marque du signifiant premier. Quand cette fonction phallique est reconnue, le sujet supporte l’effet d’annulation dont il est le produit lors de son passage d’un signifiant S1 qui le représente, à tel autre signifiant S2 qui tente de le signifier. Où il parle il se supporte du manque. Mais quand aucune impossibilité ne fait place au réel qu’advient-il du sujet du discours ?

Les lectures qui supportent ce séminaire

Nous travaillerons depuis l’intervention de Charles à mieux cerner certains concepts :

  • La situation coloniale  

Références :

« La situation coloniale » Georges Balandier

« De la « situation coloniale » définie par Georges Balandier aux réalités antillaises »   Caroline Seveno

  • Le Discours du maitre d’où part l’écriture des 4 Discours

Références :

« L’envers de la psychanalyse » Lacan 1969-1970

« L’instance de la lettre dans l’inconscient » Lacan 1957

  • Le Discours capitaliste, ses effets sur le lien
  • social, sur le discours du Maitre ? Références :

Discours de Lacan à Milan 

« Une autre lecture du discours capitaliste selon Jacques Lacan » Guy Lérès

« L’homme sans gravité » Charles Melman

Les questions au travail de ce séminaire

Le travail de ce séminaire, inscrit dans les enseignements de l’ALI-Antilles, a démarré en 2022 par une lecture de l’intervention Casa grande e senzala de Charles Melman (1989).

Se fondant sur son expérience clinique au Brésil, Charles Melman souligne que « la situation coloniale a modifié le rapport du sujet au langage ». Le Réel qui traverse chacune des trois dimensions RSI et qui réalise leur équivalence « se présente, dit Charles Melman, dans un état d’opposition, de rébellion, d’étrangeté à l’égard du symbolique ». Ce réel dit Charles Melman n’est plus noué par origine avec le symbolique.  La situation coloniale modifie l’écriture dès lors des quatre discours. « Tout se passe, dit-il, comme si le trait de coupure se trouvait déplacé pour venir fonctionner entre S1 et S2.

 

Avec les conséquences, qu’il précise, de ce rapport au réel :

  • Sur la structure subjective qui en découle : le lieu de la jouissance sera habité par l’imaginaire phallique : l’objet primaire, qui a eu pour fonction d’animer le corps de jouissance et le rendre au langage, n’est pas refoulé comme il se doit sous le signifiant 1er (S1) qui représente le sujet de cette perte et le barre définitivement de l’accès à cette jouissance primaire. Le sujet, repère Charles Melman, aura d’une à se confondre d’une part avec le S1 et d’autre part à confondre son objet de jouissance avec un petit autre qui n’aura pas le statut de semblable. Charles Melman nomme cette particularité névrotique  » hystérie pseudo-paranoïaque « , et dit qu’elle ne « s’affirme que de la référence au signifiant maître et (…) ressent comme une menace tout ce qui est de l’ordre de l’altérité».
  • Sur le lien social : « ce défaut de solidarité entre S1 et S2 appelle une action, non plus sympathique, mais violente pour les maintenir ».
  • Sur l’identification sexuelle : ce rapport au réel implique que « je ne peux savoir si l’accomplissement authentique de la virilité ne se situe pas du côté féminin »

Ce champ clinique qu’ouvre Charles Melman questionne le passage du sujet de l’imaginaire phallique issu de la situation coloniale à sa castration symbolique. Qu’est-ce qui fraie ce passage ? D’après Charles Melman puisque « la relation originelle au langage subsiste, bien que pervertie par le fait colonial » ( …) il est donc autorisé, il est permis que le sujet ait l’ accès à ce que sont les conséquences de cette relation originelle au langage. Que le sujet ait recours à « l’épreuve symbolisée » de ce qui de sa relation à lalangue fait le desêtre .

Nous travaillerons à partir de cette piste dégagée par Charles Melman à repérer ce que Lacan dit du Discours du maitre ? Comment ce discours vient-il inscrire du lien social ? Le discours du maitre d’après l‘écriture qu’en propose Lacan, place le sujet sous un Signifiant S1 qui le représente pour un autre signifiant S2 et qui par ce passage le divise, le marque d’une barre en tant que le sujet est définitivement soustrait du savoir que véhicule ce S1 sur l’objet qui a animé son corps de langage de jouissance.   Y a-t-il à espérer de la structure subjective pseudo-paranoïaque ce passage de la castration imaginaire, au produit qu’il devient du discours ? ce passage de l’autre qu’il fait exister au prix qu’il a à payer pour habiter son lieu dans l’Autre ? Qu’est-ce qui assurerait ce passage ?

Peut-on considérer que des travaux, entre autres, comme ceux de F.Fanon sur la décolonisation, de Césaire dans Discours sur le colonialisme, sur la Négritude, de Glissant sur Le Discours antillais et la créolisation, ou encore dans le domaine artistique de L. Blou par exemple sur le biguidi , de H. Broussillon dans le social sur la nègratitude,  contribuent à extraire un savoir du réel de la colonisation esclavagiste racialisé (CER), à extraire des signifiants tels que post-colonial, décolonisation, négritude, créolité, créolisation, biguidi, nègratitude etc… qui viendraient en maître représenter un substrat, un reste (affects, émotions, représentations…), de l’expérience humaine de la CER et du coup inscrire ce réel qui anime un savoir sur la jouissance,  en moins où ça parle ? Ces signifiants viendraient-il représenter du créole, le réel d’une structure langagière, d’abord véhiculée par le conte, et qui dès lors évoluent vers l’enseigne-ment (Etudes décoloniales, Moi(s) du créole, dictée) ?

Ouvrages de référence :

« L’instance de la lettre dans l’inconscient », in Écrits de Lacan

« L’homme sans gravité » de Charles Melman

Séminaire XVII « L’envers de la psychanalyse » de Lacan

« La faim, la ruse, la révolte » de Ina Césaire

Lecture de « 12 Leçons de Topologie à Montpellier » de Bernard Vandermersch

Responsable : Nicolle Roth : 0696.19.31.20 – rothnicolle2L@gmail.com

Mensuel, le 3ème lundi du mois, à partir du 18 mars 2023 à 19h30. En Visio.

En vue d’un travail sur les journées sur les Journées d’étude La topologie clinique Samedi 17 et dimanche18 juin 2023 à l’Espace Reuilly

Qu’est-ce que c’est que cette affaire, la topologie ?
À l’époque, déjà, Freud tente de se rendre compte de la vie psychique de l’être humain par l’intermédiaire de schémas illustrant la complexité de l’appareil à penser.
À travers les topiques, -la première, 1900, différencie l’Inconscient, le Préconscient et le Conscient; la seconde, en 1923, distingue le Ça, le Moi et le Surmoi -, Freud cherche à élaborer une théorie du psychisme en s’appuyant sur des modèles faisant appel à des espaces, des instances, des lieux. Chacun de ces lieux ou chacune de ces instances psychiques se caractérise par un certain nombre de traits et de fonctions différents. La topique permet, par une métaphore spatiale, de rendre, alors, compte des fonctionnements et des conflits psychiques.
L’observation d’une autre scène, topos, représentations spatiales des événements psychiques, topique, est bien souvent floue et complexe à étudier du fait des surfaces non stricto sensu délimitées rationnellement. Lacan reprend l’usage de la topologie et l’articule autour d’une large surface d’écriture appelé topologie. Il dit alors que « L’inconscient est structuré comme un langage » et inscrit ainsi les bribes de formations de l’inconscient dans une description mathématiques de la pensée.
La topologie lacanienne, inspirée des mathématiques et de la logique, permet alors de tenter de se rendre compte du « Wo Es war, soll Ich werden » de Freud. Autrement dit, la topologie, l‘étude d’un lieu qui se réfère à la structure du langage est une forme d’écriture qui permet d’analyser et de tenter de prendre conscience de ce qui se joue chez le parlêtre, « Je parle donc je suis ». Parlêtre traversé par le langage, langage qui produit des effets du signifiant sur le Sujet de l’inconscient. Le circuit de la parole et sa combinatoire sur le graphe du désir est un lieu d’inscription, où s’appuie le Grand Autre : lieu des signifiants.
Comment résoudre les énigmes de la relation du Sujet à l’A(a)utre ? Les notions de désir, de vérité, de Réel-Symbolique-Imaginaire, de phallus ou Sujet peuvent-elles être observées dans une perspective qui tente alors d’inclure la complexité des surfaces ?
Les Douze leçons de topologie à Montpellier de Bernard Vandermersch, édition ALI, semble être une introduction intéressante de cette écriture topologique qui paraît de prime à bord peut-être un peu rebutante. De ce fait, certains préfèrent la mettre de côté et pourtant elle semble être toutefois un bel outil à exploiter pour permettre d’en entendre un peu plus de cette vie psychique qui nous questionne tant.